Tu vois cette paire étrange ?
C’est ce que j’appelle un ovni de la culture sneakers.
Il s’agit d’un modèle de Nike, qui reprend la silhouette de la Nike Footscape, auquel la marque au swoosh aura ajouté une innovation technique complètement dingue => tout le upper de la basket est en impression.
Il n’y a ni couture, ni empiècement.
Et tout cela est directement rattaché à une semelle en cuir ultra fine.
Honnêtement je n’avais jamais rien vu de tel.
Et cela m’a rappelé que je possédais dans mes placards quelques sneakers étranges, souvent peu portables, mais tellement peu connues du grand public, qu’elles mériteraient une petite mise en avant.
Aujourd’hui, je te propose donc une édition dédiée à des ovnis de la sneakers.
Prépares toi de suite, il est possible que cela ne te plaise pas, d’ailleurs ce n’est pas le but. L’idée aujourd’hui, c’est de s’ouvrir l’esprit et de regarder ce qui a été fait dans le passé tout en essayant de comprendre comment ces marques, designs, technologies ont pu impacter (ou non) le monde de la sneakers.
Ready ?
Let’s go !
Petit moment de fun avant de découvrir des trucs chelous !
Et salut au passage 😊
J’espère que tu te portes bien et que tu es heureux de lire cette 20ème édition d’Histoire de Sneakers.
Oui, oui. 20.
Qui l’aurait cru ? :)
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C’est faux, on est à peine 200 😉
Superga, mon amour de jeunesse
Est-ce que tu connais Superga ?
Quand j’étais au collège, il y a eu une période où les sneakers en toiles étaient hyper tendance.
4 marques se partageaient l’affection des adolescents :
Converse (avec son modèle Chuck Taylor intemporel)
Kawasaki (avec son style très particulier)
Victoria (avec son rien du tout … plus basique que ça tu ne peux pas trouver. Si ce n’est une tongue)
Superga
La Superga c’est un modèle en toile assez classique, avec une semelle vulcanisée (en opposition aux semelles modernes qui sont presque toute collées) et donc imperméable et plus solide.
Jusqu’ici, rien de surprenant.
Sauf que hier, je me suis rendu au pop-up store 75 shop et j’ai eu la chance de rencontrer Thomas Giorgetti (le fondateur de Bleu de Paname) l’une des références françaises de l’histoire de la sneakers.
Ce mec est une véritable bible. Si tu veux en apprendre 10x plus qu’avec moi tu dois le suivre. Pour commencer, je t’invite à regarder la vidéo qu’il a tournée avec Camino TV en 2020.
Bref, lors de notre échange, je lui ai demandé s’il avait des choses sympas à me montrer et il m’a sorti ça :
Une Superga ?
Pas vraiment.
Il s’agit d’une sneaker deadstock (neuve et d’époque) de la marine italienne.
C’est un modèle qui a été confectionné pendant plusieurs années (entre les 90’s et courant 2000) et qui s’appuie sur les formes et les détails d’une Superga.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que la paire a été fabriquée par Superga.
En fait, la technologie vulcanisée et le savoir-faire de la marque collaient parfaitement avec les besoins de l’armée italienne :
Une chaussure confortable et légère, avec une toile robuste
Une semelle extérieure en gomme, antidérapante et très facile d’entretien
Une semelle vulcanisée, donc moulée autour de l’empeigne, qui est imperméable et beaucoup plus résistante que les semelles modernes.
Du coup, au même titre que des marques comme SpringCourt et Paraboot avec l’armée française, Superga était un fournisseur très apprécié de l’armée.
Ils ont développé un paquet de modèles différents, avec des formes plus rondes, moins rondes, des semelles colorées et non colorées, ou bien en gomme pour maximiser l’adhérence.
Moi j’ai un petit coup de coeur pour celle que je me suis offerte 😉 !
05/10/2000 - La paire est encore en super état de conservation. Signe de la qualité de confection.
Ce qui est cool avec cette chaussure, c’est qu’elle est plutôt simple à trouver et avec des prix relativement accessibles. Moi j’ai eu de la chance car Thomas m’a fait un super prix mais tu peux en trouver sur internet autour des 30/40 euros.
2 paires totalement folles
Normalement ton cerveau vient d’exploser 🤯
Il y a trop d’informations à traiter dans une seule image.
Et ce n’est pas tout. Ces sneakers sont une énigme.
Il s’agit de 2 modèles Slip-on (inspiré de la shape iconique de Vans) fabriquée entre 1988 et 1996 (date à laquelle la marque Psyko a déposé le bilan).
Je ne sais rien de cette marque si ce n’est :
qu’il s’agit d’une griffe française lancée par le studio de Design G.Y.R. Designers
que la production était thaïlandaise pour la majorité
que les semelles sont vulcanisées
et que les créateurs n’avaient pas froids aux yeux 😉
En vérité, j’ai fouiné sur le net et j’ai trouvé une information intéressante. La marque a déposé le bilan suite à un procès qui mettait en cause la propriété intellectuelle de certaines sneakers.
L’affaire a eu lieu entre 1994 et 1997 et a mis en cause 3 sociétés :
Apple Shoes
G.Y.R. Designers
SACAIR-I
3 entreprises de chaussures françaises qui se sont affrontés pour les propriétés intellectuelles de 2 baskets.
C’est Apple Shoes qui a remporté le procès et une indemnité de 3 millions de francs.
Il est intéressant de noter que si le nom de Apple Shoes te ne dit rien tu connais peut-être le monsieur qui se trouve derrière cette entreprise. Il s’agit de Jean-Baptiste Rantureau, un bottier français qui est à l’origine de plusieurs entreprises plus ou moins connues :
Schmoove
Pom D’Api
NO NAME
Jean-Baptiste Rantureau (le melon ;)
Côté style, même si c’est criard, je dois reconnaitre que j’aime bien le travail. Il y a un côté sapeur qui donne du charme à la paire.
Si j’y ajoute la qualité des matériaux utilisés (poids et densité de la semelle + épaisseur du coton) je peux dire que ce sont de belles sneakers.
Seule ombre au tableau => ce sont des tailles 43 et les paires ont pris l’humidité suite à un stockage pas hyper qualitatif. Elles sont donc importables :)
Pas de regret, elles m’auront coûté 10e/u et rien que pour l’histoire et la fracture rétinienne ça en valait le coup !
On passe à la suivante 🔥
Le skater qui concurrence Converse
On va terminer par une petite sneaker achetée chez Fripp90, un vendeur/collectionneur qui possède une sélection de vêtements et sneakers bien street des années 90.
Et j’ai trouvé chez lui une petite perle, assez unique en son genre !
J’annonce, la couleur est aussi osée et je ne sais pas vraiment dans quelles conditions je vais pouvoir les porter. Mais le modèle est vraiment (vraiment) cool !
Bon l’histoire de cette paire commence avec Duane Thomas Peters.
Né à Anaheim - ville du skateboard et de Vans - il tombe dans le skate à l’adolescence.
Je vais éviter les analyses psychologiques dignes d’un reportage enquête exclusive, mais ce gars n’est pas vraiment porté sur les études et a pas mal de problèmes familiaux etc.
Bref, il a une vie de fou, un style de punk, il consomme pleins de drogues et fait clairement partie des têtes d’affiches de la culture skateboard des années 80 et 90.
Il signe pro avec Santa Cruz en 1985 puis deviendra le chanteur du groupe Punk U.S Bombs.
Je ne vais pas mentir je n’ai jamais écouté, en revanche j’ai vu il y a quelques années un reportage sur lui et c’est passionnant. Le mec était totalement dingue.
Bref, parlons de cette sneaker rose.
Je ne sais pas en quelle année il a lancé ses collections, ni pendant combien de temps. En revanche, je sais que sa marque a eu beaucoup d’impact auprès de la communauté sneakers courant 2000. C’était un personnage à part, avec un capital sympathie très fort auprès des passionnés.
Les raisons de cet attachement ? L’originalité des modèles et un packaging étaient fous.
Sa collection a été créée en collaboration avec Vision Street Wear, une marque de skate bien installée qui était très à la mode durant les années 80 et 90.
Ici, il s’agit de son modèle signature, 100% pensé pour la glisse. La shape est très similaire à une converse, sauf que l’on peut y trouver une coque de protection similaire à une superstar et un petit détail qui fait la différence => un empiècement en caoutchouc au niveau de la phalange du petit doigt de pied.
Le but ? Renforcer la basket sur la partie qui gratte la planche et lance les tricks.
Je ne sais tien d’autre sur cette sneaker si ce n’est que j’ai hâte de l’essayer avec ma planche. Je suis nul sur un skate, mais avec une paire de cette qualité je vais faire des merveilles :)
Et voilà !
On en a terminé avec ces ovnis de la culture sneakers.
C’était une édition assez marrante à écrire car j’ai tout appris en même temps que toi.
J’espère que tu as aimé ce contenu !
Je te dis à la semaine prochaine :)
Jolhane
bonjour! je viens de me rendre compte que vous avez les seules photos et le seul article qui parle de ces chaussures "psyko". mon oncle m'a donné son ancienne paire (celles avec les fleures) mais elles sont malheureusement trop abimées pour les porter. Je voulais en savoir plus et votre article a bien aidé. merci!